par Chantal Ringuet
Notre propos se situe dans le cadre des recherches menées sur les "écritures migrantes" au Québec. Il porte sur l’oeuvre d’Antonio D’Alfonso, auteur québécois d’origine italienne. La question qui nous intéressera aujourd’hui est la suivante: comment analyser le lien entre le deuil et la migration dans l’œuvre et le parcours d’Antonio d’Alfonso?
La présente réflexion se divise en trois étapes: dans un premier temps, nous présenterons brièvement l’auteur et son œuvre. Dans un deuxième temps, nous définirons la problématique du deuil dans le cadre de l’écriture migrante. Dans un troisième temps, nous analyserons la représentation littéraire du deuil chez D’Alfonso. Nous remarquerons que celle-ci se développe à partir de deux axes principaux, soit la langue et le lieu. Au terme de cette discussion, nous serons en mesure de saisir quelques enjeux politiques et esthétiques de l’inscription du deuil dans l’écriture d’alfonsienne, d’une part et d’inscrire celle-ci dans l’histoire littéraire québécoise, d’autre part.
Antonio D’Alfonso est né à Montréal en 1953 de parents italiens. Avec Marco Micone, Lamberto Tassinari et Fulvio Caccia, il appartient à la deuxième génération d’écrivains migrants italiens au Québec. Connu comme poète, romancier, critique littéraire et cinéaste indépendant, il a également fondé la maison d’éditions Guernica à Montréal en 1978. La vocation première de celle-ci consistait à publier de nombreux auteurs québécois d’origine italienne dans les deux langues officielles, tels Marco Fraticelli, Filippo Salvatore, Pasquale Verdicchio, Fulvio Caccia et Marco Micone. à cette fin, Guernica a publié deux anthologies intitulées Quêtes. Textes d’auteurs italo-québécois (1983) et Contrasts. Comparative Essays on Italian-Canadian Writings (1991). Depuis une dizaine d’années, D’alfonso vit à Toronto, où il poursuit son travail d’auteur, d’éditeur et de traducteur.
L’oeuvre d’Antonio D’Alfonso se compose d’une vingtaine de textes qui abordent les thèmes de la migration, du rapport à l’Histoire, de la langue et de l’espace, de la famille, des origines et de la création littéraire et artistique. De La chanson du Shaman à Sedna (1973) à Plaidoyer pour l’ethnicité (1996) en passant par Avril ou l’anti-passion (1987), son texte le plus notoire, l’auteur propose une réflexion pertinente sur le choc provoqué par la rencontre des cultures et la difficulté de consolider des appartenances distinctes. Cette réflexion comporte un aspect "traumatique", puisque la situation de l’écrivain migrant italien semble vouée à une impasse colossale. Afin de mieux comprendre la représentation de cette problématique dans l’œuvre de D’Alfonso, examinons maintenant le lien intrinsèque entre le deuil et la migration.
D’emblée, il importe de considérer que s’attarder à des thèmes aussi délicats que le deuil, le trauma et la nostalgie des origines dans une analyse littéraire nous confronte à une doxa fondatrice des rapports entre la littérature et l’immigration ou l’exil. Certes, changer de pays, voire de culture convoque la présence du deuil dans un parcours singulier, quel qu’il soit. Ce qui ne veut pas dire que l’on doit pour autant taxer tout immigrant(e), tout exilé(e) ou fils (fille) d’immigrants ou d’exilés d’"endeuillé(e)," ou encore de faire du deuil l’objet d’une théorisation en vogue. Néanmoins, il demeure pertinent de considérer ces thèmes à la lecture de l’œuvre d’alfonsienne, puisque la traversée du deuil s’y inscrit de manière récurrente. Traversée, mais d’abord exploration qui embrasse la problématique migratoire tout en se situant au-delà de celle-ci.
Au Québec, où est né D’Alfonso, le deuil relatif à la migration trouve un lieu d’expression dans les textes respectifs et diversifiés de Serge Legagneur, Ata Pende et Tecia Werboski, par exemple. S’il n’est pas explicitement rapporté, le deuil s’y déploie souvent en termes de passage. Un passage permettant de surmonter l’épreuve la migration, qui s’actualise dans un point d’achoppement entre des temps et des espaces spécifiques (avant / après; ailleurs / ici). De toute évidence, l’expérience du deuil ne peut être généralisée, puisqu’elle est, a priori, essentiellement subjective. Toutefois, cet aspect subjectif tend vers l’universel. C’est pourquoi la "traduction" littéraire de cette expérience "traduction," puisque celle-ci évoque un indicible chez plusieurs auteur(e)s nous permet de dégager quelques-unes de ses caractéristiques fondamentales. Ainsi, le parallèle entre deuil et migration renvoie à la difficulté primordiale de se situer entre deux appartenances distinctes ; de vivre un déracinement prolongé, sinon constant. De plus, le deuil actualise une dépossession des origines qui remet en cause l’identité. Ces prémisses brossent le tableau de la nostalgie des origines et du trauma, celle-là s’exprimant par un regret imperturbable du pays natal et celui-ci se définissant plutôt comme un état de choc. Fait déterminant, le deuil se distingue de la nostalgie des origines et du trauma en cela qu’il découle de la perte des repères culturels, géographiques et historiques autour desquels le sujet humain, homme ou femme, avait forgé son identité avant d’émigrer, c’est-à-dire avant de se retrouver étranger dans une autre culture. En tant que traversée entre des pays distincts, le deuil implique une transformation chez le sujet de la migration dans sa façon de vivre avec autrui au sein d’un espace culturel géré par des lois, des codes et une structure différents. Cet aspect décisif du deuil invite une "re-création" du sujet humain, en tant qu’il se définit comme un être singulier assumant une position unique dans la collectivité par la prise de parole et l’action. Cette distinction sommaire s’avère cruciale, car elle permet de mieux saisir quelques-uns des motifs sous-jacents à l’exploration du deuil chez D’Alfonso.
Dans son œuvre, le deuil concerne l’Italie, lieu des origines, d’une part et l’imaginaire italique, lieu de ressasement de la question des origines qui ne cesse d’interpeller l’auteur-narrateur, d’autre part. L’Italie est le pays natal des parents de l’écrivain, ce pays qu’il n’a pas connu au cours de son enfance, mais dont une image, un récit lui ont été transmis par leur discours, et qu’il s’efforce lui-même de symboliser par l’écriture. N’ayant pas quitté l’Italie lui-même pour émigrer au Québec, D’alfonso se situe dans une position singulière: chez lui, l’expérience du deuil convoque la mémoire parentale. Aussi, l’inscription du thème du deuil dans son écriture signe un passage entre la situation difficile du migrant eu égard à la différence culturelle et son dépassement ultérieur à travers des réalisations symboliques. Ce thème s ’articule à partir de deux axes intrinsèquement liés, la langue et le lieu.
Pour le migrant ou l’enfant de migrants qui arrive au Québec et dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais, l’un des premiers problèmes qui se pose est celui de la langue. Il doit choisir l’une des deux langues officielles, alors que celles-ci entretiennent des rapports conflictuels qui traversent l’histoire du Québec. Quelle que soit la langue qu’il privilégie, il se situera en marge d’une culture qui est elle-même marginale vis-à-vis de la seconde. Face à ce problème, comment l’écrivain migrant italien peut-il se situer? Avec Fluvio Caccia, Antonio d’Alfonso estime que celui-ci est:
Minoritaire à l’intérieur d’une minorité, à cheval sur trois cultures et autant de langues, [de sorte qu’il] entretient avec le langage un rapport complexe. Car tant dans l’exercice du français ou de l’anglais, son langage est marqué par la déterritorialité. [Mais] cette triangulation des cultures est riche de possibles et de reconversions. En cela, elle fait écho à la culture québécoise qui s’affirme contre le modèle canadien-anglais qui lui-même cherche à se démarquer de l’américain. En rassemblant des poètes, dramaturges, cinéastes, romanciers s’exprimant en français, en anglais, en italien, nous avons voulu donner toute la mesure de cette fuite en avant, de cette distanciation qui indexe ici les recherches d’identité. Parce qu’il participe à l’une ou à l’autre, l’auteur d’origine italienne offre peut-être une nouvelle façon de lire la réalité. (Caccia et D’Alfonso, 1983: 9-10).
Pour les auteurs, un deuil fondamental est implicite au rapport au langage. L’eacute;crivain migrant italien, qui se situe au carrefour de trois cultures, est placé devant l’alternative suivante: conserver son identité d’origine et l’inscrire dans la culture d’adoption ou encore préserver ou approfondir cette identité en utilisant les référents culturels français et nationaux. Pour D’Alfonso, chacune de ces options pose problème puisque dans les deux cas, le migrant renonce en partie à sa parole individuelle et au discours collectif qui la sous-tend pour épouser le discours de l’autre culture. Dans un poème intitulé "Babel," le problème linguistique est représenté par le biais de l’hétéroglossie:
Nativo di Montréal
élevé comme Québécois
Forced to learn the tongue of power
Vivi en Mexico como alternativa
Figlio del sole e della campagna
Par les francs-parleurs aimé
Finding thousands like me suffering
Me casé y divorcié en tierra fria
Nipote di Guglionesi
Parlant politique malgré moi
Steeled in the school of Old Aquinas
Queriendo luchar con mis amigos latinos
Dio where shall I be demain
(trop vif) que puedo saber yo
spero che la terra be mine
(D’alfonso, 1999: 47)
Ici, l’entrelacement des langues italienne, française, anglaise et espagnole tissent des liens entre ailleurs / ici et avant / après, paradigmes spatio-temporels intrinsèques au parcours migratoire. De la sorte, elles mettent en perspective la pluralité d’Histoires qui traversent l’histoire du migrant lui-même. Les diverses possibilités linguistiques qui en résultent dessinent un malaise de taille, qui se résume ainsi: Comment parler une autre langue tout en conservant son intégrité? Cette question incite l’auteur-narrateur à explorer une multiplicité de langues et, ce faisant, à parcourir divers pays. A l’impossibilité de parler une langue unique s’ajoute donc celle d’habiter un lieu fixe, le déplacement dans les espaces linguistiques et géographiques autorisant la réinvention incessante des origines.
L’ensemble du corpus D’Alfonsien est marqué par un déplacement constant au plan géographique. Le sentiment d’appartenance ne se traduit pas directement par l’intégration à la société d’accueil, car celle-ci constitue une forme d’assimilation. Ce sentiment s’exprime par la reconnaissance d’une culture spécifique, qui se substitue difficilement à de nouveaux ancrages linguistiques et géographiques. Pour parler de cette problématique, D’Alfonso emploie la notion d’"ethnicité," qu’il définit de la manière suivante: "C’est un groupe d’individus qui partage une histoire et une expérience commune et qui se définit par la généalogie, soit réelle ou mythique" (Moisan et Hildebrant, 2002: 305). Le concept d’ethnicité présente plusieurs similitudes avec celui de transculture, où le territoire ne constitue pas un élément déterminant de l’identité. La notion de transculture implique le déplacement, la possibilité de créer son propre territoire en tout lieu. Comme l’affirme un autre écrivain migrant italien, Lamberto Tassinari: "Le territoire transculturel embrasse l’ensemble de la terre" (Caccia, 1985: 301). Cependant, D’Alfonso n’utilise pas le concept de transculture, car il estime que celui-ci évince trop rapidement la prise de conscience de son identité. Alors que Tassarini définit le transculturel comme "le passage et l’implication totale à travers et au-delà des cultures " (Caccia, 1985: 299), D’Alfonso conçoit celui d’ethnicité comme l’acceptation des divers groupes ethniques par la reconnaissance de leur culture propre et le développement de moyens de production de chaque culture par le groupe ethnique où elle s’inscrit. Telles sont les conditions de possibilité de la transcendance identitaire.
Dans l’œuvre poétique d’Antonio D’Alfonso, la remise en cause de l’identitaire engendre la mouvance du narrateur. Revendiquant un statut d’"éternel pèlerin," ce dernier s’exprime ainsi: "Un seul pays ne me satisfait plus. J’invente un nouveau code, une façon singulière d’aborder la réalité. J’entre en tous sans jamais m’installer" (D’Alfonso, 1998: 26). La mouvance est associée à ce que Pierre Nepveu a perçu comme une "passion du retour" chez les écrivains migrants d’origine italienne. Mais de quel type de retour s’agit-il chez D’Alfonso? Examinons un extrait de L’Autre Rivage:
Retourner. Non pas en arrière. Mais comme on retourne la terre. Cette action de questionnement. Une verdure de jour. Ou de nuit. Encore un retournement. Un détournement. Laisser la langue te prendre, une passion qui fait mal. Non la passion de l’amoureux. Une passion de vision. Pas la religieuse question de l’aller. Car, après tout, où peut-on aller? Une vision d’athée et sa passion. Une sacralité de l’ici. (D’Alfonso, 1999: 40)
Fait étonnant, le retour n’est orienté vers aucun temps, aucun lieu précis. Nulle intention, chez l’auteur, de retrouver des repères spatio-temporels précis qui dessineraient une sorte de paradis perdu déterminant une quête impossible. Le retour fait plutôt éclater la chronologie linéaire, propulsant le narrateur dans une atemporalité qui le ramène à un clivage originel. De sorte qu’il s’agit d’un retour sur soi, d’un retranchement sur le "je," que D’Alfonso exprime dans une phrase-choc: "Je parlerai d’où je viens une fois que j’aurai parlé d’où je suis" (D’Alfonso, 1990: 181). Bref, la "passion du retour" évoque un mouvement métaphorique du sujet de l’énonciation qui ne cesse de se déplacer dans le langage, à travers les langues. Car chez D’Alfonso comme chez plusieurs auteurs migrants italiens, tels Caccia, Micone et Tassarini, le retour à l’Italie est impossible. Quelle que soit l’action qui en découle le retour réel en Italie, la migration dans un autre pays ou l’écriture, celle-ci demeure captive d’illusions qui n’évincent pas les problèmes et impasses rencontrés.
En résumé, la migration et ses effets de rupture déterminent la position du migrant face à la langue et au lieu dans l’œuvre poétique de D’Alfonso. Cette position se définit par l’hétéroglossie et la nomadicité, d’une part, tout en se fondant sur une visée politique qui en appelle au respect de soi et de l’autre, par-delà les enjeux culturels qui définissent la communauté, d’autre part. En ce sens, les questions "Quelle langue parler?" et "Quel lieu habiter?" auxquelles l’écrivain migrant d’origine italienne est d’abord confronté se substituent à la question "Quelle langue habiter?" chez D’Alfonso. En guise de réponse, le langage poétique offre un espace d’expression pour le dépassement du deuil relatif à la migration.
Parce qu’il constitue un espace esthétique en appelant à l’expression subjective de l’humain, le langage poétique permet la recréation de soi à partir de sa propre différence, tout en permettant de coexister avec l’autre culture. Selon D’Alfonso, il se compose de quatre éléments essentiels, à savoir: le poétique, le poème, la poésie et la prose. Le poétique est "un courant visible par tous et confiné ou non à un territoire qui, pour être pleinement apprécié, doit continuer de vivre dans une chose fabriquée, soit par le poème, soit par la prose " (D’Alfonso, 1998: 70). Le poème se définit comme la matière grâce à laquelle le poète peut s’exprimer et être entendu. La poésie est "le désir de figer le poétique infini par le poème"; c’est une invention, un processus lent où le temps et le progrès n’existent pas. Enfin, la prose présente une forme dont la fonction consiste à transmettre le poétique. D’après l’auteur, la poétique, le poème et la prose trouvent leur déploiement grâce à une loi spécifique, la loi de la poésie: "Il n’existe aucune loi de la poésie sinon celle qui sort de soi, celle qui nous met en relation avec l’Histoire […] Et l’Histoire est toujours à inventer: voilà le rôle du poète" (D’Alfonso, 1998: 9). Ainsi, seule la poésie traverse les frontières, puisque le poétique, le poème et la prose demeurent assujettis au monde qui les voit naître.
Dans cette perspective, le travail du poète consiste à tisser des liens entre des consciences et des imaginaires collectifs différents. En cela, il est une personne de la synthèse: il doit consolider ce qui est sur le point de s’écrouler et laisser passer la tradition à la fois. Le poète vit entre deux mondes, le poétique et le poème; son but consiste à "offrir une autre lecture de ce poétique intransigeant qui ne change cependant pas, et qui demeure prêt à tout recevoir" (D’Alfonso, 1998: 74). Grâce au langage poétique, l’écrivain évoque l’indicibilité de l’expérience du deuil relatif à la migration, d’où émane une vision personnelle. Par exemple, dans L’autre rivage (1999) et L’apostrophe qui me scinde (1998), la traversée des frontières qui balisent le deuil s’exprime par le débordement et le déséquilibre. Excès, incertitudes vertigineuses exprimées par des expressions telles "l’ivresse de l’instant," "le vertige du mouvement," "casser l’incassable," "se tenir sur le bord," "se sentir étourdi," etc., qui symbolisent la position fragile du sujet dans sa différence. En ce sens, la trajectoire sinueuse qu’entreprend D’Alfonso dans le langage poétique s’institue à partir de sa propre pensée, qu’il partage avec sa communità.
Pour conclure, rappelons que l’expérience du deuil relatif à l’"exil’ dans l’écriture d’Antonio D’Alfonso pose des enjeux esthétiques et politiques. En effet, c’est à travers le texte littéraire que l’écrivain migrant exprime l’ethnicité italienne et sa propre subjectivité à la fois, tout en poursuivant un engagement social orienté vers l’unification culturelle grâce à son travail d’éditeur et de traducteur. Activités où la langue est utilisée comme un ultime ressort: langues multiples qui s’inscrivent dans son parcours, telles l’anglais, le français, l’italien et, à l’intérieur de celle-ci, la langue maternelle, la langue vernaculaire utilisée en ville pour le commerce et les affaires, la langue référentielle propre à la culture d’origine et la langue mythique de la religion, qui rapporte la culture des ancêtres aux plans national, provincial ou folklorique. Langue poétique qui met en relation l’histoire personnelle avec l’Histoire universelle. Or, ces langues diverses construisent un langage universel, que Deleuze et Guattari envisagent comme le premier agent de la déterritorialité. Ce qu’ils exposent de la manière suivante: "Une littérature mineure n’est pas celle d’une langue mineure, plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue majeure " (Deleuze et Guattari, 1975: 29).
Enfin, mentionnons que l’apport ethnoculturel des écrivains migrants d’origine italienne à l’histoire littéraire québécoise est considérable de 1960 à aujourd’hui. L’on assiste maintenant à l’affirmation de plus en plus marquée d’une postérité féminine, à laquelle sont associés les noms de Bianca Zagolinet de Lisa Carducci, qui traitent également de la problématique de l’impossible retour, en y ajoutant l’impossibilité d’un recommencement, tant dans l’Italie natale que dans tout autre pays adoptif.
1Ce que nous enseigne D’Alfonso, c’est qu’au-delà des langues, des codes, des territoires et des référents culturels qui circonscrivent l’identitaire, la singularité de l’humain dépasse toute forme d’appartenance. C’est ainsi que son engagement dans l’activité littéraire se concrétise de façon primordiale dans le langage poétique, qui module le sujet de la migration en sujet de l’écriture, la figure de l’étranger en poète.
D’Alfonso, Antonio. L’Autre Rivage. Montréal: Éditions du Noroît. 1999.
_____. L’Apostrophe qui me scinde. Montréal: Éditions du Noroît. 1998.
_____. Avril ou l’anti-passion. Montréal: VLB éditeur. 1990.
Caccia, Fulvio. Sous le signe du Phénix. Montréal: Guernica. 1985.
Caccia, Fulvio et Antonio D’Alfonso. Quêtes. Textes d’auteurs italo-québécois. Montréal: Guernica. 1983.
Chartier, Daniel. "Les origines de l’écriture migrante. L’immigration littéraire au Québec au cours des deux derniers siècles." Voix et images 27.2 (hiver 2002): 303-316.
Deleuze, Gilles et Félix Guattari. Kafka: pour une littérature mineure. Paris: Éditions de Minuit. 1975.
Freud, Sigmund. "Au-delà du principe de plaisir." Essais de psychanalyse. Paris: Éditions Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot," 1981. 41-110.
Grinberg, Léo et Rebecca. Psychanalyse du migrant et de l’exilé. Lyon: Césura Lyon Éditions. 1986.
Moisan, Clément et Renate Hildebrant. Ces étrangers du dedan: une histoire de l’écriture migrante au Québec (1937-1997). Québec: Nota Bene. 2002.
Pivato, Joseph. Contrasts. Comparative Essays on Italian-Canadian Writings. Toronto: Guernica, 1991.
Simon, Sherry. Hybridité culturelle. Montréal: L’île de la tortue, éditeur, coll. "Les élémentaires. Une encyclopédie vivante." 1999.
Après avoir complété une maîtrise en études littéraires (UQAM, 2000, Mention d’Honneur) et poursuivi des études en philosophie (Université de Montréal, 1999-2001), Chantal Ringuet a débuté un doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal en septembre 2001. Sa thèse, réalisée en co-tutelle avec Simon Harel (CELAT) et Lucie Robert (CRELIQ) porte sur "La relation mère-fils comme articulation de l’identitaire au politique dans la littérature contemporaine des femmes au Québec". Elle poursuit également une Formation Clinique en Psychanalyse au GIFRIC (Groupe Interdisciplinaire Freudien de Recherches et d’Interventions Cliniques et Culturelles) à Québec depuis 1999. Elle a travaillé comme assistante de recherche à l’UQAM, notamment dans le cadre des projets "Le Soi et l’autre", "La mémoire brisée: migrations et métamorphoses" et "La vie littéraire au Québec, tome VI", comme collaboratrice au Magazine Spirale de Montréal (2001) et travaillera comme chargée de cours à l’UQAM dès janvier 2003. Depuis 1998, elle a présenté diverses communications dans le cadre de colloques au Québec et en Ontario: CIEL (Université de Montréal, 1998), ACFAS (Université d’Ottawa, 1999 ; Université Laval, 2002), Congress of the Social Sciences and Humanities (Université de Toronto, 2002) et Colloque des jeunes chercheures et chercheurs en littérature québécoise (Université de Montréal, 2002). Elle se spécialise dans les domaines de recherche suivants: littérature québécoise, littérature des femmes, littérature migrante, théories littéraires, théories psychanalytiques du discours et constructions socio-politique de l’identité.
Updated February 12 2015 by Student & Academic Services
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